Faire rimer logistique et écologique : une question d’éthique pour Ezytail

La logistique, le transport… Des secteurs laaargement décriés pour les pollutions qu’ils entraînent et les déchets qu’il génèrent. 
Manque de chance, la logistique est le métier de Ezytail et le transport est l’un de nos principaux outils de travail. 
« Manque de chance », parce que chez Ezytail, respecter l’environnement c’est un peu (beaucoup) la base. Respecter notre environnement c’est aussi respecter le vivant, respecter l’autre. Question de bon sens pour nous.

Ezytail face à son destin : réduire et trier les déchets

À l’époque de Ezytail (quand nos activités étaient principalement du conseil et de l’accompagnement stratégique et informatique), on fait naturellement, comme à la maison. On installe un petit composteur* (un bac à compost) et en ramenant les déchets végétaux, les cartons et autres déchets à recycler à la maison, chacun·e à son tour. Ceci pendant une bonne dizaine d’années.

NB : Trier ses déchets c’est bien, réduire ses déchets c’est mieux, nous sommes d’accord.
Le meilleur des déchets est toujours celui qui n’existe pas. Nous sommes bien d’accord.
Incitation des repas « gamelle » plutôt qu’en commande livrée ou en plats industriels, café bio en grain (et non machine à dosettes), thé bio en vrac ou en sachet compostable, machine à gazéifier l’eau, élimination du jetable : assiettes, verres, couverts, élimination du plastique, etc. et même équipement de seconde main. 
Pour nos clients, nous sélectionnons les meilleures solutions en termes d’impact carbone / écologique, avec élimination complète du plastique, réduction des volumes d’emballage, voire élimination de l’emballage, recours aux transporteurs engagés dans la réduction de leur impact   carbone.
Cette volonté de réduction voire d’élimination des déchets nous guide depuis la création de la société en 2010. Ce fil conducteur nous pousse à être toujours plus ingénieux·ses, innovant·e·s, à toujours être à l’affût des solutions et astuces écologiques, mais aussi à les penser et les concevoir quand elles n’existent pas. 

En 2020, on crée Ezylog pour permettre à nos clients de mieux maîtriser leurs opérations logistiques et leur offrir toujours plus de personnalisation et de qualité. Forcément il nous faut acheter un entrepôt et… naïvement pense pouvoir continuer à ramener nos petits déchets bien triés à la maison. Sauf que ! Sauf que les déchets de la vie quotidienne n’ont pas grand-chose à voir avec ceux d’une entreprise logistique. En effet, notre démarche réduction des déchets se voit bien contrariée puisque, aux déchets issus de nos consommations s’ajoutent les déchets issus des fournisseurs de nos clients. 

  • Les volumes explosent très vite, au gré de la croissance de nos clients adorés <3
  • De nouveaux déchets apparaissent : cartons, palettes, calage plastique, invendus, etc. 

Vous l’avez compris, un vrai casse-tête pour toute entreprise engagée qui se respecte. Et Ezytail est très engagée pour l’environnement 😅

Comment trier les déchets en entreprise ?

Trier comme à la maison…
À 2 on peut, à 3 ça va, à 7 c’est le casse-tête à 22 ça fait mal aux cheveux. 

Premier réflexe : faire appel à la collecte des déchets ménagers et recyclables de la mairie de notre ville. Après tout, nous payons une taxe d’enlèvement !

Pas de souci pour les déchets ménagers, dans la limite d’un certain nombre de bacs. Pour les déchets recyclables, les bacs jaunes ou bleus selon le code couleur de votre région, c’est un NO GO.

Disclaimer

De toute évidence, la collecte des déchets recyclables classiques destinée aux particuliers, aux collectivités, professions libérales et petits commerces ne peut pas traiter des volumes de déchets « industriels » et/ou des éléments à recycler volumineux. Lors de nos démarches auprès des collectivités, nous avons bien distingué les déchets recyclables issus de nos activités des déchets recyclables issus de nos consommations quotidiennes : emballages alimentaires propres, bouteilles, etc. Pour ce qui nous concerne, cette seconde partie, pourtant en volumes et en types classiques, ne font pas l’objet de la collecte locale.

Échec #1 : la mairie nous redirige vers l’agglo.
On prend contact avec l’agglo.

Échec #2 : l’agglo nous redirige vers la mairie.
On vous passe les méandres du classique serpent qui se mord la queue… 

On prend le temps de vérifier que nous sommes bien en zone desservie par l’une ou l’autre, et oui, c’est bien le cas, nous payons la TEOM, nous sommes en zone desservie, mais dans les faits les tournées de collecte des déchets recyclables ne passent pas sur notre petite zone 🙃

Tous les interlocuteurs publics nous orientent vers la recherche d’un prestataire privé. 

Rappel : Trier est une obligation pour les entreprises !

Depuis juillet 2016, les professionnels ont l’obligation de trier 5 types de déchets, papier/carton, métal, plastique, verre et bois, dans des poubelles dédiées. Les entreprises auront jusqu’à 2025 pour se mettre en conformité et être capable de trier leurs déchets selon 9 flux. Voici le calendrier de l’ADEME :

Loi sur le tri des déchets en entreprise Ademe x Ezytail

En cas de manquement à cette obligation de tri 5 flux et celle du tri des biodéchets (loi AGEC). Le non respect, de cette obligation peut également être puni de deux ans, d’emprisonnement et de 75 000€ d’amende. Pour les personnes morales, cette sanction pénale peut être multipliée par cinq en cas de manquement. 
Le non-respect du tri 9 flux est passible d’une sanction administrative d’un montant maximal de 150 000 € (Loi AGEC) et constitue une infraction pénale punie d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende (Code de l’Environnement).

Une volonté, une obligation, mais pas de solution. Nous voilà donc partis en quête du prestataire de collecte idéal.

Let’s go!

Rechercher et sélectionner un prestataire de tri : la croix et la bannière !

Nous l’imaginions beau, grand et fort, capable, avec son fier camion blanc de traiter tous nos déchets, petits et grands, glorieux et piteux. 

Nous le voulions organisé, sans phobie administrative, transparent, pour nous garantir une fin de vie acceptable, avec donc une parfaite traçabilité de nos déchets et des outils de reporting. L’enfouissement** et l’incinération sans considération des possibilités de réemploi ou de recyclage n’étant pas acceptable à nos yeux. Et quitte à être engagés bCorp, autant que nos déchets bien triés fassent partie de l’équation… 

Alors on se met à chercher, au départ plutôt très optimistes. Après tout, si la loi oblige à trier c’est que c’est simple. Et en acceptant l’idée de devoir payer pour cela, cela devrait être encore plus simple !

L’entrepôt principal de Ezytail / Ezylog étant installé en Île de France, nous n’avons aucun mal à trouver de nombreux collecteurs, ce qui renforce notre optimisme. Dès la première prise de contact, on s’étonne de l’éventail de flux restreints et de l’absence de traçabilité totale ou partielle. 

Alors on cherche, on recherche, rerecherche. On demande des conseils, fait remonter des points d’amélioration. On benchmarke encore et encore. Toujours rien. 

On comprend relativement vite qu’il est nécessaire de définir très précisément nos besoins pour faire appel aux bons prestataires. Nous entamons alors en parallèle de nos recherches une cartographie de nos déchets. Nature, poids, récurrence, saisonnalité, etc. Tout y passe. 

On comprend aussi qu’il ne sera pas possible de faire appel à un seul prestataire pour traiter l’ensemble de nos flux, certains liés à nos activités étant trop spécifiques.

Une rencontre décisive

Assez rapidement Citeo puis Quitri apparaissent dans nos résultats de recherches. Une piste rassurante puisque Citeo vise à réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers et Quitri est la plateforme digitale de Citeo aidant les gestionnaires d’établissements à mettre en place la collecte et du tri. 

Le dialogue est rapidement ouvert et fluide avec l’équipe Quitri qui constate notre engagement et comprend nos difficultés. Nos interlocuteurs Quitri nous proposent alors non seulement de nous mettre en contact avec des partenaires pertinents mais en plus de suivre notre cheminement jusqu’à notre objectif : le traitement optimisé et traçable de l’ensemble de nos flux. 

Le bilan

Aujourd’hui, comme nous le souhaitions, nous disposons pour la grande majorité de nos déchets d’une solution de mise au rebut adaptée et traçable. Pour cela, nous coordonnons 4 solutions, dont le compost sur notre espace extérieur pour les biodéchets (le café et le thé sont consommés en quantité industrielle chez nous). Cette organisation fonctionne parce que le tri et les gestes écologiques font partie des habitudes de notre collectivité et des tâches que chacun·e est amené·e à faire dans le cadre de ses missions (les gestes écologiques au service de la collectivité sont intégrés dans nos fiches de poste). Nous avons également mis en place un système de roulement des équipes chargées de changer les sacs de recyclage, afin de responsabiliser tous les consommateurs que nous sommes : tout sac mal trié se verra attribuer une mauvaise note dans le reporting de notre collecteur. On ne prend pas le risque de jeter un déchet au mauvais endroit si on est susceptible d’être désigné·e responsable du tri et on respecte les trieurs suivants. Tout simplement !

Nous organisons également de petits événements tout au long de l’année : tri des instruments d’écriture à la rentrée, vide-dressing lors des changements de saison, no plastic-challenge, etc. Nous avons eu le plaisir de partager notre petite expérience avec Quitri, notre référence en matière de tri sur son site.

Nous continuons notre croisade pour la réduction des déchets sur notre site, auprès de nos équipes et de leur famille, de nos clients, partenaires et fournisseurs.

Soyons clairs : trier en entreprise peut s’avérer complexe, selon votre secteur d’activité, vos volumes de déchets, votre localisation et votre niveau d’exigence en termes d’exhaustivité et de reporting. Toutefois, rien ne vous oblige à vous attaquer de front et simultanément à l’ensemble de vos flux/déchets comme nous l’avons fait. Vous pouvez par exemple commencer par les déchets de bureau : les collecteurs sont nombreux et répartis sur tout le territoire, les flux bien connus, bien traités et peu nombreux. Et petit à petit, vos bacs de tri deviendront moins petits 🙂



*Petite photo souvenir de notre tout premier bac à compost. A l’époque le choix était très limité. Il est toujours en service aujourd’hui près de la machine à café dans les bureaux mais de nombreux autres camarades plus volumineux l’ont rejoint. Aujourd’hui les options et designs sont très variés et permettent même d’assurer le processus de compostage à l’intérieur.

**En France en 2018 30 % de nos déchets indistinctement étaient enfouis (source https://www.usinenouvelle.com/article/infographie-quand-la-france-met-le-nez-dans-ses-dechets.N898374).

Quelques références utiles :

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