La RSE, ou Responsabilité Sociétale des Entreprises, désigne l’intégration dans le monde de l’entreprise des principes du développement durable, autour de trois grands axes que forment le social, l’environnement et l’économie. En France, les entreprises sont donc invitées à évaluer leur performance RSE et à engager des pratiques responsables pour améliorer cette performance, en prenant en compte l’ensemble des effets produits par leurs activités sur la société. Cette évaluation se fait par le prisme du référentiel RSE, qui prend la forme d’un guide destiné à accompagner les entreprises du secteur logistique dans leur démarche et à apporter des réponses aux fortes et nombreuses demandes des professionnels et parties prenantes du secteur, surtout dans le domaine de la logistique e-commerce.

Pour rappel, l’e-logistique regroupe l’ensemble des moyens techniques et humains destinés à la gestion des flux de marchandises des entreprises de commerce en ligne, ou des prestataires de services logistiques, et couvre donc le transport des marchandises à réceptionner, leur stockage, leur manutention, la préparation des commandes des clients, l’emballage et le transport à destination du client. 

Le volet social de la RSE

Le volet social de la RSE logistique englobe plusieurs enjeux et problématiques liées à l’emploi et aux relations entre employeur et salariés, que l’on parle d’entreprises dont la Supply Chain est internalisée, ou des prestataires de services logistiques opérants pour des donneurs d’ordres ayant fait le choix de leur confier leur chaîne logistique. Les problématiques sociales abordées par le référentiel RSE concernent en logistique la santé et la sécurité au travail, le développement du capital humain, les conditions de travail, le dialogue social entre employeurs et employés, ou encore la rémunération et l’implication des entreprises pour le développement de l’emploi local et éthique.

Ce dernier point est particulièrement notable, puisqu’il peut permettre à une population écartée du monde du travail, pour des raisons de santé ou de parcours de vie, de retrouver un poste prenant en compte ses difficultés, dans une entreprise ayant engagé une stratégie RSE allant dans le sens du recrutement en insertion. En pratique, plusieurs solutions se présentent. 

Nous pouvons tout d’abord évoquer le plan “1 jeune 1 solution“, lancé à l’été 2020, qui vise à offrir une solution à chaque jeune en recherche d’emploi. Avec plus de 9 milliards d’euros investis, ce plan vise à orienter et former des jeunes vers les secteurs et métiers d’avenir, dont la logistique fait indéniablement partie, mais aussi à faciliter leur entrée dans la vie professionnelle, par le biais d’aides à l’embauche et d’un accompagnement.

L’emploi des personnes en situation de handicap est également une démarche qui peut s’inscrire dans le volet de l’emploi éthique du référentiel RSE. Tout employeur peut bénéficier d’aides et de mesures exceptionnelles dans le cadre du plan de relance de l’économie mis en place par le gouvernement, notamment en se rapprochant de l’organisme habilité qu’est l’Agefiph.

Enfin, soulignons le rôle majeur que peut tenir le secteur de la logistique dans l’emploi de personnes sans diplôme. De nombreux métiers de la Supply Chain sont, en effet, accessibles sans diplôme (gestion du stock, manutention, préparation de commandes, emballage, transport), tout en offrant des perceptives d’évolution. Considéré comme un développement du capital humain par le référentiel RSE, l’emploi de personnel peu qualifié permet d’accroître leur employabilité et de développer leurs compétences, contribuant ainsi à améliorer la performance globale de l’entreprise et à rendre le secteur de la logistique toujours plus attractif.

La RSE et la responsabilité environnementale des entreprises logistiques

Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à l’impact sur l’environnement et à l’utilité des emballages utilisés dans l’e-commerce. En France, 80 % des clients estiment avoir déjà déploré l’utilisation d’emballages trop volumineux ou trop lourds. Or, une large part de ces consommateurs déclare intégrer le respect de l’environnement dans sa démarche d’achat et affirme être disposée à ne pas acheter de marques ou de produits dont ils réprouvent l’impact écologique.

De nombreuses entreprises et prestataires logistiques ont déjà engagé des changements au sujet de la gestion des emballages, en introduisant par exemple l’utilisation d’emballages recyclables ou réutilisables dans leur Supply Chain. Non seulement ces produits sont souvent disponibles à un prix égal ou inférieur à celui des emballages en matières non renouvelables, mais leur utilisation permet aussi d’envoyer un signal fort aux clients sur la démarche responsable de l’entreprise.

Privilégier les emballages écologiques permet donc d’améliorer l’image de marque d’une entreprise, image qu’il est alors possible de valoriser auprès de son environnement direct, à savoir les employés, les partenaires commerciaux et les clients. Il est ainsi plus aisé de concilier les aspirations du client consommateur avec celles du client citoyen.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Le référentiel RSE souligne l’impact de la filière logistique sur les émissions de gaz à effet de serre, qui influence elle-même les changements climatiques, tant au niveau du transport qu’à celui des activités en entrepôt (consommation d’électricité et d’eau, utilisation de gaz réfrigérants, gestion des déchets).

La RSE propose donc de fixer des objectifs et de mettre en place les actions adéquates pour atteindre ces derniers et ainsi tendre vers la réduction des émissions. Différents leviers peuvent donc être activés pour améliorer l’efficacité énergétique des activités de la Supply Chain, en commençant par la réduction de la consommation d’énergie pour chaque poste sur lequel il est possible d’agir. En effet, la première source de réduction des émissions provient de l’énergie que l’on ne consomme pas, ou que l’on consomme moins.

D’autre part, les entreprises logistiques peuvent s’engager en faveur de la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables. Après tout, est-ce que les immenses surfaces que forment les toits des entrepôts ne sont pas des espaces parfaitement adaptés à l’installation de panneaux solaires ?

Enfin, toutes les actions d’optimisation des flux, de formation, ou encore de sensibilisation du personnel et d’investissement dans des équipements énergétiquement performants peuvent contribuer à obtenir des résultats concrets, se traduisant notamment par une baisse de la facture et de l’impact énergétique.  

L’enjeu écologique du transport

Le secteur du transport de la filière logistique est régulièrement pointé du doigt pour son impact négatif sur la pollution de l’air en milieu urbain, mais aussi sur les changements climatiques mondiaux. Le fascicule du référentiel RSE logistique, consacré à la thématique de l’environnement, rappelle d’ailleurs les entreprises et les prestataires logistiques à leurs obligations en la matière.

En effet, les prestataires de transport ont l’obligation de fournir à leurs donneurs d’ordre des informations sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la prestation de transport. De plus, les entreprises dépassant certains seuils ont obligation de réaliser un diagnostic de l’ensemble des consommations énergétiques en lien avec leurs activités.

La mise en place de solutions visant à la prédominance du transport durable au sein de la chaîne logistique commence, à l’évidence, par le fait de privilégier l’utilisation de carburants verts ou alternatifs (électricité, gaz naturel), mais aussi par l’acquisition de véhicules affichant une performance énergétique maximale.

L’optimisation des flux de marchandises doit également être au coeur de la stratégie RSE, en se basant sur le simple constat que 30 % des véhicules de transport ne sont pas chargés complètement et transportent du vide. Cela se traduit par une charge financière pour les entreprises et par un surplus de pollution pour l’environnement.

Par ailleurs, la formation du personnel à l’écoconduite est un levier mis en avant par le référentiel RSE, qui peut agir sur trois axes :

Favoriser l’économie circulaire

Outre l’utilisation d’emballages recyclables, la problématique de la gestion des déchets est un indicateur de la performance RSE des entreprises du secteur logistique. Le Ministère de la Transition écologique, initiateur du référentiel RSE de la logistique conjointement avec le Ministère de l’Economie, rappelle l’importance et l’utilité d’oeuvrer pour une économie circulaire.

L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation de ressources, mais aussi en évitant le gaspillage et la production de déchets. Il s’agit donc de construire un modèle économique circulaire, en opposition à un modèle linéaire, consistant à extraire, produire, consommer et jeter.

Face à la complexité que représentent les problématiques et les enjeux d’une démarche RSE, les entreprises du secteur logistique ne sont pas seules. Elles peuvent, par exemple, évaluer leur performance de responsabilité sociétale et trouver les meilleures réponses et solutions, en se rapprochant d’organismes en mesure de les guider et de valoriser leurs bonnes pratiques (certification Ecocert, label B Corp, etc.).

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